Le terme de « boissons énergisantes » concerne des boissons qui se présentent comme possédant des propriétés stimulantes tant au niveau physique qu’intellectuel. Elles contiennent généralement des ingrédients tels que la caféine, la taurine, le glucuronolactone, des vitamines, ou encore des extraits de plantes (guarana, ginseng).
Malheureusement, contrairement à ce qu’affirment des campagnes marketing bien rôdées, ces boissons ont des effets indésirables pouvant s’avérer plus ou moins dangereux et ne sont en aucun cas adaptées à la pratique sportive.

DES EFFETS STIMULANTS NON SANS DANGER

Les consommateurs de boissons énergisantes recherchent avant tout un moyen d’améliorer leur attention, leur concentration ainsi qu’un état euphorique. Mais RED BULL donne t’elle vraiment « des ailes » ?
En fait, de ce point de vue, l’efficacité de ces boissons n’a pas réellement été démontrée. Le sucre et la caféine présents en grande quantité génèrent probablement un état d’excitation et d’inhibition mais, au contraire, le risque de perdre en vigilance et précision semble non négligeable.

De plus, l’état d’excitation provoqué par ces boissons peut engendrer des troubles comportementaux (stress, irritabilité) qui au final conduisent à l’inverse de l’effet recherché et nuisent fatalement à la performance. Le danger pour le consommateur mais également pour son environnement est de fait accentué par ces modifications comportementales.

Les boissons énergisantes restent très prisées des jeunes qui en maîtrisent rarement les effets. Elles peuvent procurer une perception erronée du danger et des situations à risque, d’autant plus si elles sont, comme le plus souvent, associées à de l’alcool ou de la drogue.

CONTRE-INDIQUEES POUR LA PRATIQUE SPORTIVE

La présence de certaines marques dans les milieux sportifs peut laisser croire que ces boissons sont parfaitement adaptées à l’effort. D’ailleurs, beaucoup de sportifs confondent boissons énergétiques et énergisantes, pensant à tort trouver dans ces dernières une source supplémentaire d’énergie.

Or, les boissons énergisantes ne sont absolument pas adaptées à l’effort physique.

Elles sont trop sucrées
Les boissons énergisantes sont très sucrées et contiennent une très forte concentration en glucides, de l’ordre de 28 g par canette, soit l’équivalent de 6 sucres. Cette teneur est largement supérieure à ce qui est recommandé pour les boissons énergétiques (30 à 50 g par litre). A de telles concentrations, l’assimilation digestive est fortement perturbée, donc peu efficace.


De plus, une boisson aussi sucrée peut conduire à des hypoglycémies réactionnelles si elle est consommée avant un effort, se manifestant par un état de faiblesse ou des maux de tête.

Enfin, consommées régulièrement dans la journée comme boisson rafraîchissante, les boissons énergisantes représentent un apport calorique important, favorisant la prise de poids.

Elles sont dépourvues de minéraux
Nous savons l’importance de compenser les pertes de minéraux liés à la sudation pendant l’effort. Or, ces boissons sont dépourvues de sodium et peuvent même provoquer des cas d’hyponatrémie (voir l’article sur le sujet).

Elles sont une source additionnelle d’acidité
Comme nous le savons, l’effort physique est source d’acidité. L’organisme doit la gérer pendant l’activité physique pour optimiser la performance et après pour faciliter la récupération.
Or, il se trouve que l’acidité des boissons énergisantes est élevée (PH de 3 à 4 alors que la neutralité se trouve à 7). Quel est donc l’intérêt d’ajouter de l’acidité à celle que produit déjà l’organisme ?
De ce point de vue, la consommation de ces boissons est contre-productive et potentiellement dangereuse (l’acidification de l’organisme est un terrain favorable pour les blessures telles que les tendinites).

Elles accroissent le risque de déshydratation

Les boissons énergisantes contiennent des substances diurétiques (c’est-à-dire qui augmentent la production d’urine), telles que la caféine. Ces substances favorisent les pertes d’eau par les urines et de fait accroissent le risque de déshydratation.

De plus,  ce sont des boissons très sucrées et hypertoniques (voir l’article sur les boissons isotoniques), ce qui accroît également le phénomène de déshydratation.

 Elles accroissent le risque de troubles
Les substances qu’elles contiennent, et en premier lieu, la caféine, peuvent générer tout un tas de troubles dont des troubles cardiovasculaires (tachycardie, une vasoconstriction périphérique, un effet hypertenseur,), notamment si leur consommation est abusive.

 

EST-CE DU DOPAGE ?

La consommation de boissons énergisantes est légalement autorisée en France. Toutefois, le fait que les consommateurs recherchent dans ces boissons un moyen artificiel d’augmenter leurs performances peut, d’une certaine façon, les assimiler à des produits dopants.
Cette aide artificielle peut permettre, dans certains cas, au consommateur de dépasser ses limites physiologiques avec les risques que la surestimation de ses possibilités peut entraîner.

LES COMPOSANTS PRINCIPAUX DES BOISSONS

La caféine
Les boissons énergisantes contiennent en général 80mg de caféine par canette de 250ml ce qui correspond à deux espressos. Cette teneur est  proche de la dose de perception des effets secondaires (100 à 160mg), et proche de la limite supérieure de consommation admise (200 mg/jour).
Elle procure des effets excitants mais peut provoquer des effets secondaires cardiovasculaires, digestifs, respiratoires, urinaires ou comportementaux, variables d’un individu à l’autre.

La taurine
La quantité de taurine dans les boissons énergisantes est très variable : de 400mg à 1g. Il faut savoir que notre alimentation quotidienne en fournit environ 120mg par jour.
Contrairement aux fantasmes largement répandus, la taurine ne provient de sperme ou d’hormones de taureau.

Le glucuronolactone
C’est un sucre, également présent naturellement dans l’organisme, dont les apports naturels seraient de l’ordre de 1 à 2mg/jour.
 Une canette de boisson énergisante contient une quantité équivalente à environ 600 jours d’apports alimentaires. Les effets sur la santé d’une telle dose sont mal connus.

Les vitamines B
Les besoins en vitamine B sont normalement couverts par l’alimentation. Augmenter les apports ne semble apporter aucun bénéfice sur la santé ou les performances.

Les boissons énergisantes contiennent des vitamines B (B3, B5, B6, B12) à des teneurs variables. La consommation d’une canette suffit pour atteindre les apports conseillés pour la vitamine B2, B3 et B5.
 La consommation de deux canettes suffit pour atteindre et/ou dépasser le seuil de toxicité établi pour la vitamine B3 et B6 et la dose maximale absorbable est dépassée pour la vitamine B12.

Les vitamines B contenues dans ces boissons n’ont aucun intérêt et peuvent même s’avérer dangereuses pour l’organisme même si cela n’a pas été clairement démontrée.

 

CONCLUSION

Il reste beaucoup de zones d’ombre sur les bienfaits et les dangers des boissons énergisantes mais beaucoup de spécialistes semblent s’accorder sur des effets secondaires indésirables, fortement accrus en cas de mélange avec de l’alcool ou de la drogue comme c’est malheureusement souvent le cas.

Pourtant, les marques se défendent en argumentant que la plupart des ingrédients qui composent ces boissons se trouvent dans notre alimentation quotidienne. Elles oublient juste de préciser que les teneurs sont sans commune mesure.

Pour les sportifs, ces boissons sont sans intérêt et même déconseillées. La présence de stands publicitaires sur certaines compétitions d’endurance montre à quel point la méconnaissance de leurs effets secondaires est encore importante.

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