Nous avons vu comment la dégradation du glucose permet de synthétiser de l’ATP. Toutefois, les lipides et dans une moindre mesure les protéines jouent également un rôle important.
L’oxydation des lipides
Les lipides sont d’origine végétale (huile d’olive, tournesol, colza, etc.) ou issues des graisses animales (beurre, fromage, lait), de la viande ou des poissons « gras ».
La quasi-totalité des lipides que nous ingérons sont des triglycérides (3 acides gras attachés à une molécule de glycérol) et sont stockés au niveau du tissu adipeux (juste sous la peau pour nous permettre, entre autre, de nous protéger du froid).
La transformation des lipides
La première partie de la transformation d'un triglycéride est effectuée par une suite de réactions appelée « lipolyse ». Elle aboutit à la formation d'une molécule de glycérol et de trois molécules d'acides gras libres (AGL).
Les acides gras devenus libres sont diffusés dans le sang et transportés dans le corps, en particulier jusqu’au muscles.
A l'intérieur du muscle, les AGL pénètrent dans les centrales énergétiques des cellules : les mitochondries. Ils y sont détruits par une suite de réactions appelées bêta-oxydation en présence d'oxygène. Paradoxalement, il réclame de l'énergie. Pour utiliser l'énergie des acides gras, l'organisme doit donc fournir de l'énergie et utiliser de l'oxygène.
En conséquence, la synthèse d'énergie à partir des graisses est très lente et nécessite une consommation d'oxygène supérieure à celle requise pour les glucides. Ainsi, quand l’intensité de l’exercice augmente, la part des lipides dans l’apport d’énergie diminue.
En dépit de leur spécificité, les dégradations respectives des glucides et des lipides ne sont pas indépendantes. A un certain niveau de leur dégradation, le glycérol et les triglycérides rejoignent la glycolyse. La transformation complète des lipides utilise donc partiellement la voie des glucides. La conséquence directe est que l'utilisation des lipides nécessite la dégradation concomitante des glucides (les lipides brûlent au feu des glucides). Si par manque de glucides, la glycolyse se ralentissait, la lipolyse devrait suivre la cadence imposée.
La lenteur de la mise en place de la filière lipidique est la raison pour laquelle il est admis que 30 à 45 minutes de course à allure lente sont un minimum pour puiser dans les graisses.
La dégradation des graisses intervient dès les premières minutes et ne cesse de croître avec la durée de l'exercice. En théorie, la réserve adipeuse (les graisses) de l'organisme permet de courir presque indéfiniment à des allures modérées. A titre d’exemple, au cours d'un marathon réalisé en 3 ou 4 heures, la quantité de graisse utilisée par un homme de 70kg est de l'ordre de 300g alors que ses réserves sont supérieures à 10kg.
Notons enfin que la dégradation des lipides est très intéressante car ils sont beaucoup plus énergétiques que glucides. La dégradation d'une molécule de triglycéride libère 13 fois plus d'énergie que celle d'une molécule de glucose. Mais nécessite plus d’oxygène.
Avec l’entraînement, C'est l'aptitude complète de l'organisme à dégrader les lipides qui est accrue.
La transformation des protéines
Les protéines sont les briques de nos corps, les éléments sur lesquels repose notre organisme. Ces protéines sont, elles aussi, les édifices de briques appelées acides aminés.
Si les protéines sont réservées avant tout à la construction et la restauration de l'organisme, les acides aminés qui les composent peuvent participer modestement à la couverture énergétique de l'exercice.
Mais l’utilisation des acides aminés pour l'exercice n'est pas très rentable. Inutile de s’appesantir sur ces transformations.
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