RESULTATS ET DEBRIEFINGS 
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Hier, je m'alignais sur le 80km de l'Ecotrail. Pour la plaisir d'une part et pour préparer l'IM de Nice avec l'envie de voir, même si les efforts sont différents, comment l'organisme gère la durée et la nutrition.

Je suis bien entraîné. Pas forcément pour un trail long, mais je dois être capable de le supporter d'autant que c'est loin d'être une nouveauté pour moi. Du coup, j'ai envie de prendre du plaisir et de tenter de faire une bonne perf. A 9h, je pars prendre le train pour rejoindre la base de St Quentin en Yvelines. Le temps est frais mais ça devrait aller.

Sans vraiment de raison, la pression monte. Peut-être la vue de tous les coureurs dans le train.

Arrivé sur place, je retrouve un autre Wilder et un pote avec qui j'avais fait la Diagonale et l'UTMB et que j'avais pas vu depuis longtemps. c'était sympa de les voir.

A 30mn du départ, il est temps de s'habiller. Ca caille un peu. Je mange mon sandwich au jambon, mon riz au lait et ma banane. Le départ est à midi et j'ai choisi de manger avant de partir de éviter la faim.

Le départ est donné. Ca part vite. J'avais prévu de partir en 5m30 mais je suis facile en 5/5'05 alors j'y vais. Je respecte mon plan : boire toutes les 10mn de la boisson énergétique ISOTONIA + et prendre un gel High5 toutes les 45mn.

Les kilomètres s'égrènent. Tout va bien. Le premier ravito est au 22ème. J'y arrive en 1h55. Je mets ma poudre et remplis mes gourdes et repars 5mn après. Tout est OK si ce n'est une petite douleur apparue dans le genou gauche. Je connais cette douleur car je l’ai déjà ressentie sur le vélo ou en course mais de façon épisodique. Mais là, je suis inquiet car elle ne disparaît pas, pire elle s’installe.

Pourtant, sachant que j’ai une faiblesse au niveau du dos sur le côté gauche, je suis allé voir l’ostéopathe cette semaine pour qu’il me remette tout en place et éviter un déséquilibre préjudiciable sur ce côté gauche. Je ne comprends pas ce qui se passe. La douleur empire mais j’avance.

Le problème à cet instant est simple. Il reste environ 50km et j’ai le moral dans les chaussettes car je ne peux plus courir dans les côtes et les descentes sans avoir l’impression qu’on me plante un couteau dans le genou à chaque foulée. Mais le pire reste à venir : on entame la partie la plus vallonnée du parcours, que des bosses. Je vis un calvaire dans les descentes et essaye de compenser avec la jambe droite.

J’avance quoiqu’il arrive et atteint le ravito du 45ème kilomètre. Je ne pars pas de temps. Je remplis mes bidons et repars.

Sur les parties les plus plates, je ne peux que courir 100 mètres et dois marcher de nouveau. La douleur est insoutenable. Alors j’avance par petits bouts de 100 mètres. Dans les côtes, ça devient une torture, d’autant qu’une foule de concurrents me doublent et je ne peux rien faire. C’est une grande frustration qui s’ajoute à la douleur.

Ravito du 55ème, même stratégie. La nuit commence à tomber dans la forêt. Le dernier ravito est au 67ème dans la Domaine de St Cloud. J’aimerais y arriver avant la nuit mais celle-ci tombe définitivement quelques minutes après.

Il fait froid et ne pouvant pas courir, je ne peux pas me réchauffer vraiment. Et n’ayant pas prévu d’arriver si tard, je n’ai ni bonnet, ni gant. Alors je mets mes écouteurs et essayent de penser à autre chose. A ce stade, je ne peux plus courir du tout, même sur le plat. Toutefois, j’arrive à marcher vite au prix d’un gros effort de la jambe droite.

Je vois le bout du tunnel au 67ème kilomètre. On arrive sur Paris. Je me dis que sur les quais, il fera moins froid car je suis congelé. Au ravito, n’en pouvant plus, je demande au Secours un bout d’élasto. Ils n’en ont plus. Décidemment, ce n’est pas mon jour. Je prends une petite soupe et repars.

Cette dernière partie est interminable. En plus du froid, les quais sont en plein vent. J’essaye de me recroqueviller pour avoir plus chaud. Il doit être vers 21h. A force de solliciter la jambe droite depuis 40km, elle commence à m’abandonner elle aussi. Les adducteurs et le mollet sont au supplice. La jambe gauche, n’en parlons pas.

Je continue à prendre mes gels de temps en temps en espérant un miracle qui bien sûr ne viendra jamais et continue à boire régulièrement. La Tour Eiffel ne semble pas très loin et pourtant…

Dernière ligne droite. J’envois un message à mes amis. J’arrive dans 10 minutes. J’atteindrai le parvis de la Tour Eiffel 30 minutes plus tard.

Je devrais être satisfait mais je suis écoeuré par une telle souffrance. Pour moi, le sport, ce n’est pas ça. Je ne prends aucun plaisir à traverser la foule et entamer la montée de la Tour Eiffel. Dommage…

Inutile de raconter la montée du 1er étage où se trouve l’arrivée. Marche par marche accroché à la rambarde…

C’est enfin terminé en 10h27.

Que retenir de cette expérience ? Les points positifs sont la nutrition (car les produits ont été bien assimilés) et le mental. Mais c’est tout.  La course est magnifique mais j’ai finalement détesté cette journée. Reste plus qu’à soigner les dégâts pour la suite.

Enfin, un grand merci à ma femme et mon fils, mes amis et mes potes de la Wild Team sans qui je ne serai sûrement pas aller au bout. Vous êtes les meilleurs !.....

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Commentaires


  • Wild Team Paris-IDF
    Whaou la leçon ! Bravo pour avoir tenu bon et être allé au bout ! Il m'est arrivé la même chose sur semi IM, quelle rage de ne plus pouvoir pédaler même sur le braquet le plus grand... et de se faire remonter par tout le monde... Bravo encore et soignes toi bien !

  • Wild Team Paris-IDF
    Capitaine Frelon toujours au RDV

  • Wild Team Paris-IDF
    Wharf,
    la journée a duré plus longtemps pour moi, mais elle a été plus longue pour toi ...
    Bravo d'être arrivé au bout sur 60kms de douleur, c'est clair que ton mental est en iron maintenant !!!

  • Wild Team Auvergne-Rhône-Alpes
    Bravo Champion. J'espère que le genou va vite se remettre.

  • Wild Team Nouvelle-Aquitaine
    Punaise ton debrif me laisse sans voix. C'te galere avec les douleurs et le froid ! Repose toi bien recupere bien, et j'espere que ca ne t aura pas ecoeuré pour la suite. Bravo d'etre allé jusqu au bout, c'est dingue. T as montré la voie pour nos Ironman a venir.

  • Wild Team Paris-IDF
    Bravo Frelon, même si tu as détesté cette journée, elle est pour nous une belle leçon de courage. A très vite pour un entrainement .....
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