C'est parti pour un week-end entre copains pour aller faire du sport. On s'était inscrits de longue date pour Gérardmer avec Calamar et Lombric, notamment parce que la réputation de ce tri n'est plus à faire et qu'il est inévitable de l'accrocher à son tableau de chasse.

On part avec Lombric, le samedi après-midi pour aller dormir chez le père du calamar. On est reçus comme des rois. L'endroit est magnifique, il y a même une piscine pour se relaxer. Nous mangeons un bon plat de pâtes le soir, accompagnés par quelques verres de blanc qui ne se refusent pas et de la mirabelle locale qui clôt le dîner. Le soir, je suis crevé et quand je me mets au lit, la perspective d'un M, le lendemain, ne m'enchante guère.

Après une bonne nuit de sommeil, nous partons en camion, prêté au Calamar  pour l'occasion et nous arrivons sur place vers 11H. Nous récupérons les dossards et allons avaler un dernier repas frugal avant de nous préparer.

Je suis en forme, plus que mes deux acolytes qui ont accumulé chacun les petites blessures. Je me méfie toutefois parce que ça chambre pas mal et que pour s'éviter la pression et s'amuser à bluffer, les méformes peuvent être exagérées. 

C'est parti pour la natation. L'ambiance est super. Je décide de m'avancer pour partir pas trop loin quitte à ce que ça bastonne. Lombric et Calamar restent davantage en retrait. Et effectivement ça bastonne, j'en prends plein la tête... Premier virage, suivi d'une longue diagonale de quasi 1000 m dans le lac, je lève la tête, je ne parviens pas à voir la bouée. Je sais qu'elle est rouge... Comme tous les bonnets des concurrents! Je m'oriente en suivant les autres nageurs.  Je la vois sur la fin, la contourne et en finit. Je n'ai pas trop mal nagé et espère passer sous les 30 mn. Je regarde ma montre: déception: 31'30! J'entends le speaker qui annonce la sortie du...450e concurrent. 2e coup sur la tête. Je sors en milieu de classement, un peu comme d'habitude.  Arrivée au parc au vélo, je lève la tête et ne vois pas Calamar. Je suis devant lui. Au moment où je me dis ça, je sens une petite claque sur la fesse: Calamar: j'ai 20 secondes d'avance. Je n'aperçois pas Lombric.

C'est parti pour le vélo: 2KM dans la ville puis la montée de la Rayée: 3KM à 10% avec des passages à 15 et surtout une ambiance de folie, digne du tour de France, des cris, des chants, une route qui s'ouvre devant ça et qui est rétrécie par les spectateurs. Certains sont ivres et me font marrer. Arrivé au sommet, du vent et du froid. Le moral n'est pas terrible: le fait de refaire la même montée encore deux fois me fatigue d'avance. Le reste du parcours est assez vallonné, sur une route vraiment pas terrible, étroite, sinueuse et avec plein de gravillons. Une dernière côte d'un km à 4% puis la bascule sur Gerardmer sur une route large avec un goudron impeccable. J'effectue les trois tours et les 43 KM en 1H37 pour 27,5 de moyenne. A chaque moment, j'ai imaginé Calamar ou Lombric revenir mais pas de trace d'eux. T2 sans histoire.

La course à pied démarre, j'ai mal aux lombaires et ai du mal à envoyer. Des passerelles ont été montées et permettent un passage des coureurs sur le lac, au bord certes, mais c'est original. L'arrivée est sur la gauche et le décor est sympa. On part pour un premier tour de 5km sur la route avec des faux plats et en croisant les coureurs. Je me sens mieux, peux allonger la foulée. Sur le retour, j'aperçois Calamar, j'ai un peu plus de 2km d'avance. Premier passage à côté de la ligne en 2H34. Je me dis que je peux arriver sous les 3H. Je ne faiblis pas, la foulée est correcte: à l'aller, je croise Calamar, on se tape dans la main, puis 100m plus loin Lombric (je commençais à m'inquiéter de ne pas l'avoir vu depuis le début). Retour sans problème : 44'59 pour boucler 10,4 km et passage de la ligne en 2H 57mn en 167e position sur 850 classés. Je suis plutôt content. Lombric et Calamar arrivent une grosse dizaine de minutes après, on se ravitaille, on récupère nos affaires sous une pluie battante et on se change dans le camion. On se raconte nos courses sur le retour avec un enthousiasme d'enfants.  Le tri, c'est chouette, ça permet d'oublier qu'on vit dans un monde de merde.

Prochain rdv, mon premier L à Bois le Roi avec Lombric.