Compte rendu de la course :
Pour commencer ce compte-rendu, il faut se rappeler pourquoi je me suis inscrit à ce défi.
L'année dernière je faisais mon premier triathlon après 20 ans d'hesitation et d'envie de découvrir ce sport.
Et comme l'attente fut longue le plaisir fut grand et l'envie d'y revenir encore plus.
Puis j'ai regardé le calendrier et j'ai vu qu'en 2015 je passerai les 40 ans.
Alors Triathlon et 40 = Gros défi, alors c'est décidé je vais essayer de faire un ironman pour mes 40 ans.
Pour réussir ce défi (4km de natation - 180 de vélo - 42 course à pied), il faut une organisation et une motivation sans borne,
2 ans pour etre pret. Première étape : retrouver une forme physique, refaire un marathon, et d'autres triathlon dont un Half ironman.

Le choix se fait rapidement sur Narbonne, car mon ami Pascual l'espagnol me le conseille.

07 septembre 2014 (Narbonne) : 1,9 - 90 - 21.

Préparation 2014, 2200 km de vélo avec le ventoux (2 fois) + 1100 km(dont un marathon en 4h00) en cap et 31 km de natation.
Après une nuit presque blanche, à cause d'un logement un peu vetuste et un lit pas confortable, mais j'étais rester calme et bien reposé
 la semaine précédente.
Reveil 6h30, un petit repas tranquillou et verification du matériel afin d'etre sur de ne rien avoir oublier. Pour ceux qui me connaisse bien,
c'est même surprenant car on devient maniac en triathlon.

Il faut penser à tout pour les 3 disciplines. La vaseline pour la natation, la creme solaire pour le vélo et la course à pied, les gourdes
pour bien s'hydrater entre les ravitos, ect...
Allez direction le parc à Vélo, on pose le matériel, on refait les gestes que l'on fera aux transitions afin d'etre sur d'etre bien
organiser. Et hop, c'est pret, on sort du parc, avec la combinaison de natation, et on va attendre sur la plage le départ.
Départ à 9h30, le stress monte un peu, pas la peur de l'objectif, que ce soit avant ou pendant la course, j'ai toujours été sur
que je finirai la course et sans souffrir à outrance.
Je decide pour partir et pas etre dans la bousculade, d'être tout à gauche sur la ligne de départ. Le coup de fusil retenti et ca y est
 la première minute ca va, pas trop de bousculade. Mais après je zigzag beaucoup et du coup pas mal de bordel dans l'eau, du coup perte de temps,
d'energie, et surtout du stress, ca n'avance pas, j'ai l'impression que ca va durer des années cette partie natation. Après la première bouée,
ca commence à être plus fluide, mais je zigzag encore de trop, j'essai de suivre les nageurs, mais régulièrement je ressors la tete de l'eau pour reprendre la bonne direction
puis deuxième bouée, la c'est direction la plage, donc je me sens mieux, mais je commence à avoir des crampes sur les mollets, ca ne m'inquiète pas. (Je ne sais decidement pas gérer
les jambes pour la natation, il faudrait que je puisse les laisser au parc à vélo, ce serait mieux.)
Allez première sortie de l'eau à l'Australienne, pour replonger quelques metres plus loin afin de faire le deuxième tour. C'est amusant, le public, se remettre debout aussi.
Les athletes sont de plus en plus éparpillé, ca permet de mieux caler sa nage. Encore quelques zigzag de trop, je ne sais pas si au final, je n'ai pas fait 300 m de plus, ca aura été
ca aura été un bon entrainement pour des distances plus longues.
Allez c'est enfin fini, c'etait pas du plaisir, maintenant on récupére le vélo, et un vrai test pour voir si la partie cycliste est ma spécialité. Assez vite je me mets en cadence,
le parcours est fait pour les rouleurs, donc je suis dans mon élément. Il y a 3 tours, alors le premier je le fais un peu sur la réserve, et suis un peu décu de ne pas revenir sur d'autres
concurrents. Mais je reste concentré et appliqué, puis arrive la premiere grimpette, et là je vois que je suis bien plus à l'aise que beaucoup de concurrent autour de moi, donc le moral est
super bon, et je relance. La première descente, là on a le vent de face, donc imposssible d'aller vite, je me dis que cette course est vraiment faite pour moi, car la descente est pas
ma specialité, alors du coup avec ce vent, les différences ne se font pas. Puis fin du premier tour, je n'ai pas ratrappé mon pote qui a fait une meilleure partie Natation, mais à qui je
dois reprendre beaucoup de temps en vélo pour espèrer finir avec lui. Un premier tour à 30,5 km/h de moyenne. Le deuxième tour, j'apercois le petit Pascual, du coup je force un peu plus
 pour le cueillir assez tot dans le 2ème tour. Je le dépasse donc après 34 km de course, et quelques minutes plus tard c'est le futur vainqueur de l'épreuve qui nous dépose, "même pas un bonjour"!!!.
Je continue sur un bon rythme, un peu mieux que le premier tour, une petite frayeur dans ce tour car un des arbitres se met à coté de moi et je me dis qu'il va me disqualifier, et pour autant je suis
sur de ne rien avoir fait de mal, en fait c'est juste mon dossard qui est plié dans le dos...Oufff. du coup je continue. Et le troisième tour j'ai décidé d'envoyer encore plus. Je remonte encore quelques
concurrents, le moral est bon, et je m'hydrate bien, donc tous les compteurs sont au vert au moment d'aborder la course à pied.
2h40 de vélo, ce qui donne 32km/h de moyenne, ca me va, une transition assez rapide, et c'est parti, je ne fais pas attention au chrono au début, je gère à la sensation, les jambes tournent bien.
Après 6 kilomètre, je suis sur un rythme proche de 12km/h, presque inespéré. Mais je m'enferme dans une fatalité de perte de rythme au fil du temps, qu'il faudrait que j'apprenne à combattre pour
rester concentré et efficace. Pascual qui avait plus de 15 minutes de retard à la transition, crapille progressivement son retard, et je me fais à l'idée qu'il va me rejoindre. Je suis surtout content de
voir que je suis pas mal et que je double encore des concurrents et qu'après 4h30 d'effort, j'ai la certitude d'etre Finisher de ce defi. Le temps est couvert et un petit vent s'est levé, quand le vent est de face,
il fait bon pour courir, quand le vent est arrière, c'est un vrai fournaise, je suffoque un peu, j'essai d'avoir des pensées positives pour garder un rythme, mais je vois bien que doucement je passe sous les 10km/h,
allez un dernier effort, Pascual me dépose à 500m de la ligne, pas envie de foirer ma course en voulant l'accrocher. Je suis super content, meme si ce n'est pas le frisson du marathon qui me prends, mais très content.
A l'arrivée je tourne quelques minutes en rond, le coeur est très haut et avec la fatigue, il ne veut pas se calmer...Doucement ca va mieux, je récupère une photo de la ligne d'arrivée, ou j'ai presque l'air d'etre frais
en passant la ligne.
Même si c'est encore loin, et que c'est le double d'effort, ma tête me dit que Embrun va me hanter jusqu'au 15 aout 2015.

J'ai hate de retourner à l'appart pour appeler ma cherie, et lui dire j'ai réussi. Car sans soutien, et compréhension de ma petite femme, mes défis n'auraient pas de sens.